au Théâtre de la Bastille
Du 2 au 28 novembre 2009 - 21h / Dimanche à 17h
Relache les 5, 11, 16 et 23 novembre

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Avec des rendez-vous exceptionnels à l'occasion de ces représentations :
les 7 et 8 novembre : Parlez moi d'amour avec Pierre Meunier et Nadège Prugnard (réflexions autour de l'amour en scène)
le 15 novembre : représentation en présence de Jean François Pauvros, guitariste improvisateur
le 21 novembre : M.A.M.A.E de Nadège Prugnard à 18h au Théâtre de la Bastille (voir détails plus bas)
SEXAMOR
" l'amour et la mort se poursuivent sans relâche
Quand leur course éperdue nous rattrappe
aveuglés et sans voix
au coeur du tourbillon que leur galop soulève
nous balançons entre effroi et supeur
mêlée indistincte de souffles
de corps en larmes
de prières
Nul ne reconnaît plus ces ombres pantelantes
tandis qu'à l'horizon s' eloignent les deux cavales
au bord du chemin des membres épars attendent qu'on les rassemble"
Pierre Meunier
Texte et jeu Pierre Meunier, Nadège Prugnard
collaboration à la dramaturgie Yoana Urruzola / son Alain Mahé (compositeur), Géraldine Foucault (régie son), costumes Christine Thépénier, peinture Catherine Rankl, Eric Gazille, régie générale – lumière Jean-Marc Sabat, construction des décors Joël Perrin, Denis Wenger, chargée de production Claudine Bocher, stagiaire à la mise en scène François Lanel, guitare électrique Jean-François Pauvros
Le Samedi 21 novembre à 18h
au théâtre de la Bastille
Dans le cadre des représentations de SexAmor, un projet de Pierre Meunier
Nadège Prugnard vous propose de venir découvrir une de ses pièces écrites
M.A.M.A.E
Meurtre Artistique Munitions Action Explosion
Avec Veronika Faure, Marie-Do Fréval, Sophie Millon,
Johanne Thibaut, Juliette Uebersfeld et Tessa Volkine
RENSEIGNEMENTS RESERVATIONS
THEATRE DE LA BASTILLE
76, rue de la Roquette 75011 PARIS
T 01 43 57 42 14
F 01 47 00 97 87
MAMAE : le sigle épelé (Aime à aime à eux) et plus encore sa signification : Meurtre Artistique Munitions Action Explosion, induisent les multiples entrées de lecture de ce spectacle.
Cri du corps , corps décrits sur une honteuse et glorieuse psalmodie déglutie et régurgitée par un sex ( tueur) de mères Denis lavant plus sang que blanc ! Une batterie de six lave linges éructant qui vous lessivent la langue et vous essorent les neurones. Le texte de Nadège Prugnard pourrait être scandaleux, provocant, attentatoire. Alors il montrerait ses limites, bégayerait les prurits d’une révolte rédhibitoirement asthmatique. Ici, la sculpture du malaise n’est pas une fin en soi mais un début gratte–cul .On est dans l’érotomanie du verbe abrasif, dans cette rare et précieuse vulgarité du désespoir. Ce spectacle ne dénonce rien, il vomit. Tout ! En vrac. A commencer par l’intolérable militance, complice de l’asphyxie de la pensée Car « Meurtre artistique Munitions Action Explosion » ne se contente pas de faire un lit de maux, de le border amoureusement de grands sentiments à fleur de mots.
MAMAE poursuit le parcours engagé dans les précédents Opus, « sur le corps – artiste, le corps cassé, l’acteur suicide » Fidèle à elle-même, Nadège Prugnard atomise un verbe violent et provocateur, mis en scène dans une diction urgente, une déclamation profération. Une parole de dévoration, musique des mots fondée sur une maîtrise étincelante et contrapuntique, orchestrée comme un oratorio sacré : Six anges exterminateurs qui livrent une performance hors norme, monstrueusement convulsive : l’invention d’un grand opéra de la contagion ! Six divas qui poussent des contre-uts déflagratoires et démontent la gamme du consensus théâtral avec des voluptés sybarites. De la haute voltige imprécatoire et déclamatoire réglée comme une inquiétante bombe à retardement.six comédiennes en urgence de parole lacèrent littéralement cette symphonie des outrages, proliférante et technoïde. « Une jouissive machine de guerre » venue dynamiter le confort de la scène. Mais pas seulement Sous les pavés, le Marigot : ni message ni prosélytisme et moins encore de certitudes révélées. Mais un souffle incoercible de liberté, un hymne à la joie, sauvage et sacrificiel, une copulation barbare et magnifique avec le langage poétique réinventé Humour ? Amour ? Tendresse MAMAE n’est que ça et pas autre chose. Mais le miel est acide, la caresse au goût de TNT, le rire furieux et carnassier d’une attaque suicide (…) MAMAE Opéra sacrilège, dans l’orgasme sans retenue de la bonne parole profanée, dans l’oralité sublimée par une langue « de chien », Opéra sacrilège qui terrorise la mort même. Roland Duclos

Lundi 23 novembre - 19h
Par Pierre Court et Jean Luc Guitton
ZONE LIBRE 7
envoyé par in_nocte. - Futurs lauréats du Sundance.
« Si on pouvait écrire mal ! Plutôt inventer une écriture à ma fantaisie que plier mes mots à des règles qui ne m’appartiennent pas.Il faudrait au fond avoir une parfaite connaissance de la sémantique et écrire mal…au fond je crois que je suis un poète qui a mal tourné, mais les gens ne me prennent pas au sérieux. Ils me prennent seulement au sérieux comme peintre. Tant pis pour eux… » Picasso, Propos sur l’art
En 1941, Picasso tente de résister à l'atmosphère sinistre de l'Occupation, en redoublant d'ardeur créatrice. Il se met à écrire une pièce de théâtre : Le Désir attrapé par la queue . Cette oeuvre surréaliste sera lue en public pour la première fois chez Michel Leiris en 1944 par Albert Camus, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Raymond Queneau et Pablo Picasso. Le Désir attrapé par la queue est un texte-peinture, exposant les natures mortes de bouts de corps éparpillés dans l’espace clos d’un monde occupé par l’angoisse . Des formes se découpent sur l’ombre : " Têtes de femmes " fouettés par les rayons du soleil, bouts de chairs jouant à la « loterie nationale » , rideaux mités de trous « angoissés », singes se balançant sur des carottes électriques, croquemorts mangeant des chiens errants , « je t’aime » à qui l’on rase la tête, pot de chambre débordant de sanglots, cris blancs concassés à « 0francs 40 » , et ce terrible « Y’a quelqu’un ? » scandant le texte et les corps où Picasso répond par cette ultime sentence. « PERSONNE » point final.

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